Les billets d’humeur des participants aux ateliers de Fanny

Les participants aux ateliers de Fanny partagent avec toi leurs textes d’échauffement. Il s’agit d’écrire en 10 minutes « top chrono », un  » billet d’humeur » sur une situation agaçante . Un joli défoulement pour se mettre en mots.

BILLET D’HUMEUR du 24 avril 2023 : LE DOCTEUR EST SUR REPONDEUR

Qui n’a pas connu le déboire du rendez-vous impossible, devenue monnaie courante ces dernières années ? Cette tâche fastidieuse qui consister à joindre par téléphone un spécialiste, seul moyen de se faire examiner par l’homme, la femme de l’art. Qui n’a pas ressenti, frustration, colère, lassitude de n’y être pas parvenu dans un délai raisonnable ?

Chaque participant à l’atelier « savoir vivre » du 24 avril livre ici son aventure.

Le numerus clausus d’Arnaud

Si je tenais l’abruti qui a instauré le numerus clausus, je le ferai pendre sans autre forme de procès. J’ai passé ma journée au téléphone espérant un miraculeux décrochage, vous savez ce moment inespéré ou la tonalité laisse place à un silence salutaire avant le classique «Cabinet du Dr Mérou bonjour ? ». Au lieu de cela je me suis escrimé avec une boite vocale au son nasillard. Je suis ainsi passé de l’impatience matinale à l’exaspération nocturne. Las de ce vide communicatoire, je me suis consolé dans un bain salvateur qui fera peut être passer ce foutu mal de dos.

Fanny et les sablés nantais

« Vous êtes bien au cabinet de gastro-entérologie-bobologie du docteur Departout ; ne quittez pas une secrétaire va prendre votre appel ». Je mets mon téléphone sur haut-parleur et vais me préparer un thé à la menthe que je déguste avec des sablés nantais pendant qu’une musique, gouttes de pluie meuble l’arrière-plan de la voix qui se veut suave, éthérée . 2ème appel, 3ème appel, 4ème appel, 10ème appel, 16ème appel… Au vingtième appel, il est 18h45 et toujours cette voix suave qui aigrit : « vous êtes bien au cabinet de gastro-entérologie-bobologie du docteur Departout ; le cabinet est ouvert du lundi au vendredi de 9H à 12h et de 14h à 19h ; vous êtes invité à renouveler votre appel. Je me dirige vers les toilettes et vomis les 10 paquets de sablés qui ont nourri la vaine attente.

Johanne et le pathogologiste

— Allo Maman, quel sale con. Pense-t-il qu’il y a des urgences ? Pourquoi faut-il que ce soit le seul pathogologiste à 50 kms à la ronde ? « -Merci d’appeler aux horaires d’ouverture. » Mais c’est ce que j’ai fait toute la journée !

— Mais non, ce n’est pas du tout ça ma chérie, tu prends tout contre toi. C’est sa secrétaire qui vient de le plaquer ou je ne m’y connais pas en médecin.

La galère téléphonique de Nicole

Je pensais que ce serait très simple et rapide de prendre un rendez-vous. Erreur, grosse erreur ! La première fois, j’ai pris ça avec bonne humeur. Il faisait beau, dans une douceur printanière. La seconde fois, ça m’a agacée, mais enfin, avec un peu de patience, tout s’arrangerait.

Quelques heures plus tard, après 5, 10, 15 essais et toujours la même voix suave et exaspérante du répondeur, j’avoue que j’ai pété un plomb et envoyé valser le téléphone. Il a atterri dans un pot de fleurs. La terre a giclé partout et ça m’a énervé encore plus.

Tant pis pour le rendez-vous ! Je continuerai à voir le monde flou, à travers mes verres de lunettes devenus inadaptés et zébrés de rayures.

Les parterres de fleurs d’Alexia

Voilà comment j’ai presque gâché une belle journée ensoleillée. J’avais prévu de profiter de la douceur printanière pour m’occuper du jardin. Mais c’était sans compter sur ce fichu téléphone. Je voulais juste prendre un rendez-vous chez le dermatologue, ça s’est avéré mission impossible. J’ai essayé mais j’ai eu droit au fameux « Toutes nos lignes sont occupées, bla bla blaaaa… » Que c’est agaçant. Mais j’en ai besoin de ce rendez-vous alors j’ai réessayé, une fois deux fois… La huitième fois, ça a décroché et on m’a mis en attente. J’ai subi la musique d’attente, criarde et ponctuée de « Merci de bien vouloir patienter, nous allons prendre votre appel ». Pleine d’espoir, persuadée d’être proche d’obtenir le précieux rendez-vous, j’ai attendu. Au bout de vingt minutes, un bruit significatif m’a fait penser qu’on allait enfin me répondre, mais tout ce que j’ai entendu c’est « Toutes nos lignes sont occupées, veuillez renouveler votre appel bla bla bla… » Après ça, j’étais tellement exaspérée que pour passer mes nerfs, j’ai arraché toutes les mauvaises herbes de mes parterres sous les derniers rayons de soleil de la journée. Alors voilà, les parterres sont propres, mais je n’ai pas de rendez-vous.

Crédit photo : Photo de Alexander Andrews sur Unsplash

Commentaires

  1. sara says:

    Merci pour ce joli recueil, très boboeau!

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