Le syndrome de la page blanche — ou « leucosélophobie » si tu veux briller en soirée — désigne tout simplement ce manque d’inspiration qu’un écrivain peut ressentir devant sa feuille ou son écran. Plus aucun mot ne sort de sa tête, plus aucune idée ne se présente à son esprit ; et lorsqu’enfin, après de longues minutes de torture intellectuelle, quelque chose ose apparaître dans le document vide ou sur la feuille vierge, cela lui semble tellement mauvais qu’il appuie frénétiquement sur la touche « retour arrière » de son clavier ou arrache la page de son cahier pour la mettre en boule et la balancer avec rage à l’autre bout de la pièce.
Le syndrome de la page blanche peut durer des heures voire des jours et entrainer une baisse de motivation néfaste pour la productivité ainsi que la confiance en soi.
Mais fort heureusement, tout le monde est concerné ! Du gribouilleur du dimanche à l’écrivain confirmé.
Il existe donc des solutions pour le vaincre.
Avant de parler des remèdes, penchons-nous sur ce mal qui a en général deux grandes causes.
La page blanche par manque d’idées
Personnage principal qui se trouve dans une impasse scénaristique ? Impression d’avoir épuisé le sujet de ton histoire ? Tu es trop fatigué ces derniers temps pour penser à l’écriture ? Dans ces cas et de nombreux autres, c’est le manque de créativité qui cause la panne d’inspiration : la page reste blanche, car l’esprit est vide.
La page blanche causée par un trop plein de pression
Au contraire, tu viens de te lancer dans un nouveau projet d’écriture et ton cerveau bouillonne. Cette histoire, déjà rédigée dans ta tête, est tellement magnifique qu’elle trouvera son public et propulsera son auteur au sommet. Tu te vois en train de répondre à des interviews et négocier les droits ; tu entres dans un somptueux cinéma pour assister à la première de son adaptation sur grand écran, aveuglé par le flash des photographes… Il ne reste plus qu’à écrire.
Alors tu t’assois devant ton ordinateur, ouvres ton logiciel préféré et commences par le premier mot de la première phrase…
Pas fameux !
Reformulation…
Pas mieux !
Tu décides malgré tout de persévérer, en pensant que ça ira après quelques lignes ; mais au bout d’une heure, rien de bien : soit la page est toujours vide, soit tu as couché tellement de phrases si fades et indignes de cette sublime histoire que tu n’arrives plus à continuer. On est bien loin du chef-d’œuvre !
Dans ce cas, c’est la peur de mal faire qui bloque l’écriture.
Pour écrire cet article, je me suis retrouvé dans cette situation durant une bonne heure…
Alors, cette page blanche, comment la remplit-on ?
Je n’ai pas envie de t’ennuyer avec une longue liste de conseils : promène-toi sur les sites qui parlent d’écriture et tu en trouveras des (trop) complètes. Je vais me contenter de te dire comment moi je m’y prends.
Première possibilité : j’insiste, mais sans me juger.
Tu connais le brainstorming, cette méthode de résolution collective de problème ? Chaque participant commence par exprimer ses idées sans qu’elles soient jugées ; puis on les examine une par une pour ne garder que les meilleures. Et bien si je me retrouve trop longtemps devant une page blanche, je fais exactement la même chose. J’écris, sans me relire, me contentant de me libérer la tête. Je reviens plus tard sur mon immonde texte pour le trier et trouve quelques tournures intéressantes. Les belles fleurs poussent sur de gros tas de m… ; il en va de même les belles phrases !
Deuxième possibilité : j’écris sur autre chose.
À force de trop penser à la même histoire, je ne vois plus rien. Passer à un autre sujet me permet de me détendre, de retrouver le plaisir de raconter. Plein d’un regain d’énergie, je reviens sur mon texte et le regarde d’un œil nouveau. Effet garanti.
Troisième possibilité : j’arrête.
Et oui, parfois, il ne sert à rien d’insister ! J’abandonne alors sans me culpabiliser et je change d’activités : promenade, lecture, sport, ménage, sorties… le principal est de garder de quoi noter — carnet ou smartphone —, car bien souvent, après m’être décontracté, une idée ou un début de phrase me vient. L’esprit demeure aussi capricieux que remarquable.
Voilà pour moi ! Et toi, comment luttes-tu contre le syndrome de la page blanche ? Partage tes trucs et astuces en commentaires.
Et bien entendu, si tu rejoins nos ateliers, tu ne combattras pas seul ce syndrome.